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Marie-Catherine, baronne d’Aulnoy, née Le Jumel de Barneville à Barneville-la-Bertran le 14 janvier 1651 et morte à Paris le 13 janvier 1705, est une écrivaine française.
Sa vieMarie-Catherine Le Jumel de Barneville est la fille de Claude Le Jumel et de Judith Angélique Le Coustelier, appartenant à la petite noblesse normande ; elle est parente du marquis de Béringhem. Sa famille arrange, comme il était de coutume à l’époque, son mariage à l’âge de seize ans, le 8 mars 1666 à un valet de pied du duc de Vendôme, François de La Motte, baron d’Aulnoy en Brie, qui est son aîné de trente ans et possède une réputation de grand buveur et de coureur impénitent. En 1669, Marie-Catherine, sa mère et deux complices (probablement leurs amants), montent une machination faisant accuser le baron d’Aulnoy d’un crime de lèse-majesté passible de la peine de mort. Arrêté, son mari sera relaxé, mais les « amis » de sa femme sont condamnés à la décapitation pour calomnie. Le complot éventé, la baronne ne devrait son salut qu’à une fuite dans des circonstances rocambolesques, fuyant par un escalier dérobé et se réfugiant sous le catafalque d’une église. Contrainte de s’exiler, elle aurait voyagé à travers l’Europe pour échapper à la condamnation qui la menaçait. Sa mère, la comtesse de Gudanne se réfugie en Espagne. Passée en Angleterre, en 1675, elle aurait gagné ensuite l’Espagne où sa mère résidait jusqu’au moment où cette dernière put revenir en France en 1685 car elle rentra en grâce auprès de Louis XIV pour services rendus à la cour. On retrouve sa trace à en 1690 lorsqu’elle s’installe à Paris où elle ouvre un salon littéraire avant de se trouver à nouveau compromise dans un scandale pour son amitié pour Madame Ticquet qui sera par la suite décapitée pour le meurtre de son mari. Elle a également été admise à l’Académie des Ricovrati de Padoue comme la septième femme célèbre parmi ses membres sous les surnoms de « l’éloquente » et de « Clio » ; elle y représentait la muse de l’histoire. Elle était la nièce de la savante Marie Bruneau des Loges (1585-1641). Elle mourut paisiblement chez elle, en 1705 à Paris. Un de ses éditeurs et biographe, Mathurin de Lescure, a dit des deux portraits qui subsistent de cette conteuse qu’ils laissent « l’image d’une sémillante et plantureuse beauté ». Son œuvreLiée d’amitié avec Charles de Saint-Évremond et avec plusieurs conteuses du siècle comme Julie de Murat et Marie-Jeanne L’Héritier, cette contemporaine de Madame de La Fayette commence alors à publier, dès 1690, ses premiers récits, dans le goût de son temps, s’intitulent les Mémoires sur la cour d’Espagne, l’Histoire d’Hippolyte, comte de Douglas ou la Relation du voyage d’Espagne (1691), les Mémoires des aventures de la cour de France (1692), les Mémoires secrets de plusieurs grands princes de la cour (1696). Ces productions littéraires estimées allaient être suivies des contes qui ont assuré sa notoriété.
L’Île de la félicité est le premier conte de fées à être publié en France. Après le succès des Contes de ma mère l’Oye de Charles Perrault en 1697, Marie-Catherine d’Aulnoy fit paraître les 4 volumes de Les contes des fées, suivis des Contes nouveaux ou les Fées à la mode, respectivement parus en 1697 et 1698 et qui lui valent la célébrité. Comptant parmi les plus authentiques chefs-d’œuvre de la littérature féerique, ses contes l’Oiseau bleu, la Belle au cheveux d’or, Gracieuse et Percinet, le Prince lutin, la Biche au bois, la Chatte blanche, le Rameau d’or, Finette Cendron, le Nain jaune, la Grenouille bienfaisante, reflètent l’évolution d’un genre emprunté aux traditions populaires en un genre littéraire destiné au lectorat adulte de la société galante. Construits comme des aventures romanesques, où se découvre aisément l’influence de la pastorale, du théâtre et du roman contemporains, ses contes mêlent allègrement excès de préciosité, naturel désinvolte, réalisme et cruauté. Le vécu de Marie-Catherine d’Aulnoy se manifeste également dans son écriture lorsqu’elle se sert de l’allégorie pour dénoncer sans ambages l’épreuve du mariage forcé qu’elle a eu à subir.
Bibliographie sélective
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Créé le 12-01-2009 12:48:07 |